LES MÉMOIRES OLFACTIVES - PREMIÈRES PARTIE

LES MÉMOIRES OLFACTIVES - PREMIÈRES PARTIE

« Au parfum de son marquis, de loin, les yeux fermés, je reconnaîtrais la Corse. »

                                                                           Napoléon Bonaparte

Vous souvenez-vous la dernière fois qu’une odeur vous a doucement ramenée à un tendre souvenir? C’est magique n’est-ce pas.

La mémoire olfactive est un sujet qui me passionne depuis toujours. Pour moi c’est une façon de voyager, de vibrer à tout ce qui m’entoure. Sa magie fait partie d’un des plus grands plaisirs de ma vie. Je lui d’ailleurs donner un petit surnom, c’est mon « Highway to heaven ». J’aime absolument tout de ce moment éphémère (un gros 3.5 secondes) ou je n’ai plus le contrôle, où je suis mené par le bout du nez et que je ressens ma vie.

 Toutefois, comme l’odorat n’est pas un sens très valoriser dans notre société, les études sur son sujet se font plutôt rares. Cependant, je ne perds pas espoir car si l’est un point positif à la pandémie actuelle, c’est que le fait que la perte d’odorat est un symptôme majeur de la COVID, ça là pour ainsi dire remis sur la sellette et de nombreuses études ont vu le jour dans les deux dernières années afin d’en connaître plus tant sur son mode de fonctionnement que sur la relation entre notre cerveau et l’odorat.

Je ne prétends donc pas être une spécialiste sur le sujet mais je me permets de vous faire part ici des informations que j’ai lues ici et là et ce depuis de nombreuses années. Encore une fois, je ne vous ferai pas un cours 101 de l’odorat. Si le cœur vous en dit, cette information est très facile à trouver sur l’internet.

Les indispensables

Quatre éléments semblent être essentiels pour avoir accès à nos mémoires olfactives : le premier est le vocabulaire olfactif. Être capable de nommer une odeur, de pouvoir la décrire et de pouvoir également nommer son effet sur nous. Déjà là, vous ne serez pas surpris si je vous affirme que d’ordre général nous ne sommes pas très outillés en la matière.

Ça pu ou ça sent bon!

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai commencé à vulgariser mon projet de parfumerie de bien-être il y a quelques années. Chaque fois que je posais une question toute simple: Toi, quelle odeur aimes-tu? Tout de suite, au moins une fois sur deux  si ce n’est pas plus, la réponse était de l’ordre de « Je déteste l’odeur de la rose, ça pue. » Alors là je revenais à la charge, non mais ce que je veux savoir ce sont les odeurs que tu aimes? Et là on arrivait à : Je ne sais pas! Il y avait un vide absolu, une incapacité de communiquer. Comme je me refuse à croire que c’est par indifférence, je vais plutôt y aller pour un manque de vocabulaire.

Je crois sincèrement que si on nous avait outillés en matière de vocabulaire olfactif, nous serions en mesure de catégoriser nos ressentis olfactifs de façon beaucoup plus détaillée et précise.

Oh! Quelle surprise!

Sans grande surprise, le deuxième élément indispensable pour que la magie opère est l’effet de surprise. C’est pourquoi tant les onologues que  les parfumeurs travaillent tous à l’aveugle. Donc, pour avoir accès à nos mémoires olfactives, il faut absolument contrecarrer le mental et l’analytique du processus. D’ailleurs c’est vraiment sur ce point que  beaucoup de chercheurs se questionnent à savoir : « comment enregistrons-nous les odeurs mais surtout comment le classons-nous? ». Chose certaine, si nous savons à l’avance l’odeur que nous allons sentir, la magie n’opèrera pas, car avant même que vous ayez humé l’odeur, votre mental aura déjà créé l’histoire parfaite pour elle.

Prenons l’odeur de l’orange douce. Si la personne sait qu’elle sentira une huile essentielle d’orange douce, son mental entrera en fonctions dès que cette information lui sera transmise et là c’est partie.  Discours mental : « ah oui!  L’orange douce, je connais très bien cette odeur car je bois un verre de jus d’orange tous les matins, mais je suis certaine que le souvenir que ma mémoire olfactive a enregistré pour cette odeur c’est il y a cinq ans au Costa Rica, le petit déjeuner sur la plage. Le verre de jus d’orange fraichement pressé était absolument divin! » Voilà c’est réglé. Lorsque vous oscillerez la mouillette sous votre nez, les chances que vous ayez accès à vos mémoires olfactives sont très minces voir quasi nul. Pourtant, si vous aviez fait l’exercice à l’aveugle, c’est plutôt le souvenir de vous et votre mère assissent sur un banc au centre d’achats, vous aviez 12 ans et vous savouriez un petit verre de jus d‘orange fraichement pressé acheter au kiosque en forme d’Orange où les gens faisaient la file pour déguster ce savoureux nectar. Voilà le souvenir que votre mémoire olfactive avait mis en banque pour vous. Pourquoi ce moment- là et pas le Costa Rica? De fait, ce n’est pas si simple car le troisième indispensable est justement la répétition.

Encore et encore…

Alors tant les chercheurs en neurosciences que les aromathérapeutes s’entendent pour dire que la répétition joue un rôle important dans le mécanisme de sélection et de l’enregistrement d’une odeur dans notre mémoire olfactive. Le fait d’être mis en présence d’une odeur régulièrement, semble fortement influencer le processus sans toutefois le garantir. De fait, si l’on se reporte à l’exemple ci-haut, bien que la personne était mise en contact tous les matins à l’odeur de l’orange douce via son verre de jus d’orange, ce n’est pas ce moment qui a été capturé et mis en mémoire. Pourquoi?

Il existe effectivement un quatrième élément qui est celui qui amène saveur et perspective à l’équation et il s’agit sans grande surprise de l’émotion. Comme il s’agit de l’élément le plus complexe, je lui dédie le mot de la fin et vous le livrerez la semaine prochaine.

Il est maintenant temps de nous laisser, mais je vous donne ce petit devoir afin de donner un sens à mes propos. Cette semaine, autant de fois que vous le pouvez porter attention à ses petits moments fugaces qui vous sont livrés par votre mémoire olfactive. Ces révélations sont vos perles de vie! Je vous invite à les noter car la beauté est qu’une fois que vous en prenez conscience vous n’avez qu’à vous remettre en contact avec l’odeur désirée pour revivre le souvenir. Garnissez votre carnet olfactif de vos plus beaux souvenirs, une odeur à la fois.

Je vous souhaite la plus belle et la plus enivrante semaine…

De plus, je vous invite à faire circuler l'information et à la partager avec vos amies et vos proches. 

À très bientôt 

Sylvie-Anne

 

 

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