ODE À L'ODORAT
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ODE À L’ODORAT
« Qui peint la fleur n’en peut peindre son odeur »
Proverbe français.
Ce texte se veut un cri du cœur, pour ce sens tenu pour acquis qu’est l’odorat. Je ne m’explique pas pourquoi, encore, si peu de gens portent attention à leur odorat.
La semaine dernière, je suis tombée sur un article d’un magazine grand public (rien de scientifique, j’en conviens) qui donnait les résultats d’un sondage fait auprès de la population américaine dont la question était : « Quel est le sens que vous ne voudriez pas perdre? » Sans trop de surprise, plus de 70% des gens sondés ont répondu la vue. Mais là où je suis complètement abasourdie, c’est que seulement 2% des répondants ont dit l’odorat. Mais savons-nous vraiment tous les valeureux services et toute la magnificence que l’odorat offre à notre vie. Clairement pas!
J’ai toujours su que l’odorat était un sens laissé pour compte, sauf dans des lieux bien précis tels que Grasse (France) où j’ai eu le bonheur de séjourner et où j’ai pu pour la toute première fois exprimer mon amour de l’odorat et des parfums et y trouver écho. Mais pourquoi? Tout d’abord, je me suis donnée la peine de réfléchir à la place que nos cinq sens occupent dans notre quotidien pour tenter une ébauche de réponse à mon propre questionnement.
La vue
L’enfant chéri de nos sens. Nous lui devons beaucoup certes, mais nous lui avons également donné beaucoup de place. Pensons à la littérature, au théâtre, au cinéma, à la télévision, à la photographie. Aujourd’hui, nous avons tous par le biais de nos téléphones intelligents un appareil photo blotti dans notre poche, toujours prêt à croquer un moment de notre vie. Ainsi qu’un album photo toujours disponible pour tous ces moments de partage avec des amis. Et que dire de la vidéo qui occupe maintenant toute la place sur les médias sociaux. On a toujours dit qu’ « une image vaut mille mots ». Mais ce n’est pas rien. Il y a 20 ans, la vue n’occupait pas autant de place dans nos vies.
L’ouïe
Notre audition à elle aussi bénéficié des nouvelles technologies. Par le truchement de ce même outil, nous avons tous dans notre téléphone intelligent, des listes de musique pour nous accompagner dans nos différentes activités ou encore pour compléter nos humeurs. Aujourd’hui nous écoutons à toute heure du jour et de la nuit, de la musique, des conférences, des méditations. Grâce à notre ouïe, nous ne sommes jamais seuls et pouvons nous créer un univers au gré de nos besoins.
Le goût
Ici, c’est pure folie! Je vous mets au défi de compter le nombre d’émissions culinaires mises à votre disposition à chaque jour. A ça s’ajoute les livres de recettes qui sont de plus en plus spécialisés (jus verts, sushis, poké bol...) ainsi que les magazines. Les marchés d’alimentation offrent une variété d’aliments extraordinaires, et, que dire de l’offre en restauration. C’est complètement inouï, manger et goûter n’ont jamais occupé une aussi grande place dans notre quotidien que maintenant.
Le toucher
Ici, c’est beaucoup moins spectaculaire. Il y a eu la venue du massage qui a fait une petite révolution dans l’utilisation du sens du toucher et il y aura toujours ces métiers dit manuels qui ancrent le sens du toucher dans notre quotidien. Sans être l’enfant pauvre des cinq sens, des études démontrent que l’utilisation du toucher est à la baisse. L’accolade, le câlin sont beaucoup moins à la mode qu’il y a 50 ans. Et malheureusement, la pandémie n’a fait qu’augmenter le déficit de chaleur humaine dans nos sociétés.
L’odorat
Et là on y arrive, à ce sens laissé pour compte: l’odorat. Avec la pandémie, nous avons beaucoup parlé de la perte de l’odorat. Mais si on le perd, on perd quoi au juste? Est-ce que l’on peut vraiment parler de perte si l’on ne s’en soucie pas? Tel est la question! Le seul univers que l’on a su créer relatif à ce sens est celui de la parfumerie. Mais malheureusement, cet univers est très cloîtré et à la limite hors de portée. Pas très rassembleur en comparaison aux univers de la vue et de l’ouïe. Je crois que ce constat répond en partie au pourquoi nous n’attachons que peu ou pas d’importance à l’odorat.
Ce déficit d’odorat dans nos vies m’interpelle au plus haut point. Je crois sincèrement que toute personne devrait avoir un vocabulaire olfactif afin de pouvoir mettre en mots son ressenti face à une odeur. Je ne comprends pas que le plaisir de sentir ces grandes odeurs tel que la tubéreuse, ne soient offertes qu’à un petit nombre d’entre nous (les grands nez de ce monde). Si nous avons démocratisé l’art pourquoi pas le monde du parfum? Nous ne sommes pas tous de grands photographes en devenir pourtant nous avons tous une caméra dans nos poches et nous l’utilisons sans complexe ni retenue. Je rêve du jour où tous auront le bonheur de sentir l’angélique, l’encens sacré et la violette et d’en ressentir le pouvoir sur leurs émotions.
J’en fait ma mission! Je crois que le temps est venu de donner à l’odorat toute l’attention et le respect qui lui reviennent.
Je vous invite donc à me suivre dans cette merveilleuse aventure via mes « Billet de blog » tel celui-ci que vous retrouverez à : todore.ca/blogs
À lire la semaine prochaine : Inspirez la vie. J’y expose les grands bienfaits de sentir.
Au plaisir de vous y retrouvez!
Sylvie-Anne
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À très bientôt!
Sylvie-Anne