« Nous vivons avec nos défauts comme avec les odeurs que nous portons : nous ne les sentons plus : elles n’incommodent que les autres. »
Gabriel Senac
Nous voilà au cœur de l’action. Sentir, action volontaire ou involontaire? Je crois qu’il est important de mettre certaines idées préconçues au jour. Dès le début de ma quête et de la mise en place de mon projet de Maison de parfumerie de bien-être, j’ai dû expliquer deux principes qui peuvent vous paraître évidents: la différence entre respirer et sentir. Je crois que de les exposer ne peut que les clarifier.
Respirer vs Sentir
Il existe une nette différence entre respirer qui est un acte mécanique et involontaire de notre corps, et sentir qui implique une intention. De fait, l’action de sentir implique une volonté d’aller à la rencontre d’une odeur. Je crois que la distinction est importante car, le fait de mettre l’acte de sentir dans le même panier que l’acte de respirer, c’est risquer de le prendre pour acquis. Pourquoi s’en soucier puisque ça se fait tout seul? Petite nouvelle, nous respirons tous mais peu sentent vraiment.
Sentir consciemment
Exposé dans un texte précédent intitulé : « Inspirez la vie », ce concept ouvre la voie à la compréhension à la fois du pouvoir de votre odorat ainsi que du pouvoir des odeurs.
L’intention
Je vous ai donc écrit: « sentir consciemment c’est tout simplement se rendre disponible à sentir une odeur en prenant bien soin préalablement, de faire le silence en soi et de la laisser nous transporter afin que nous puissions la ressentir ». Se rendre disponible à une odeur c’est aller à sa découverte de façon intentionnelle.
Le silence
Pour que la magie opère, faire préalablement le silence en soi. Si l’ouïe aura de la difficulté à bien entendre dans une cacophonie de sons environnants, il en sera de même pour l’odorat. Comment faisons-nous le silence dans notre nez? Pour mettre le nez en mode perception, il faut d’abord le mettre au neutre. Il existe trois façons simples d’y arriver: boire un grand verre d’eau filtrée et glacée, aller à l’extérieur et prendre plusieurs grandes respirations d’air frais ou inhaler sa propre odeur en inspirant profondément son avant-bras. Voilà, votre nez est au neutre!
Faire le silence implique également de faire le calme tant en soi que dans son environnement immédiat. Vous l’aurez intuitivement compris, votre capacité à sentir n’est pas à son meilleur si vous êtes assaillis de pensées ou de bruits environnants. Alors simplement choisir votre moment : peut-être en soirée accompagné de musique douce apaisante ou encore juste avant d’entrer dans un bon bain chaud pour bénéficier de l’humidité de la pièce.
L’autre silence
L’odorat exige aussi un autre silence et c’est celui des odeurs environnantes. Si je vous disait que vous aurez de la difficulté à sentir après avoir mangé un plat épicé ou encore avoir bu du vin, vous ne seriez pas surpris. Il en va de même si votre cuisine embaumait la sauce à spaghetti ou que vous vous installiez près de la salle de lavage remplie d’odeurs de détergent et d’assouplissant. Alors, on se tient loin de tout lieu rempli d’odeurs (cuisine, salle de bain, salle de lavage).
Là où ça se complique ce sont toutes ces odeurs que votre nez a classées comme inoffensives et qui passent sous le radar de votre pouvoir olfactif. De fait, la mission première de votre odorat est de vous protéger. Comme je le dis souvent à la blague, il y a une raison pour laquelle votre nez est au centre de votre visage et qu’il dépasse votre bouche. Votre flair est toujours sur ses gardes 24/7: est-ce que la nourriture que vous portez à votre bouche est saine? Est-ce qu’il y a un danger environnant éminent (feu, fuite de gaz). Afin de garder son acuité, votre nez créé une catégorie « odeurs familières qui ne représentent aucun danger ».
Nous avons tous des odeurs dans notre environnement que nous ne sentons plus: l’odeur de notre maison, de notre corps, voir même de notre parfum! Voilà c’est dit! Toutes ces années où l’on vous a dit que votre parfum vous allait bien puisque vous ne le sentiez plus. Ceci n’est pas tout à fait vrai puisque même s’il ne vous allait pas vraiment, si vous le portiez tous les jours, il y a de fortes chances pour que votre odorat le classifie comme inoffensif donc imperceptible pour votre nez. La meilleure façon de contrer ces odeurs familières est d’aérer la pièce dans laquelle vous désirez partir à la découverte de nouvelles odeurs.
Ça y est vous y êtes: l’intention est là, le silence, le calme... Il est maintenant temps de lâcher- prise et de se laisser envahir par l’odeur afin de la ressentir. Bien enraciné dans « l’ici maintenant », vous ferez en sorte de réduire le plus possible l’activité du mental. Vous verrez à faire taire toute forme d’appréhension, d’attente ou de jugement face à l’expérience. Glissez simplement dans le moment et accueillez le plaisir!
Je suis très consciente que ce texte comporte beaucoup d’information. C’est pourquoi j’ai pris la décision de vous parler du ressenti la semaine prochaine.
Entre-temps je vous propose de porter attention à votre odorat ainsi qu’à votre environnement. Partez à la recherche du moment parfait et du lieu parfait pour vous. Est-ce la semaine ou la fin de semaine? En début ou en fin de journée? Dans le bureau ou dans la chambre à coucher ou peut-être le salon? Toutes ces questions peuvent paraître anodines mais chaque nez et chaque demeure ont leur façon de cohabiter. Amusez-vous! Juste de faire cette mise en place vous fera sentir bien.
J’espère vraiment que ce texte vous a plu mais surtout, qu’il vous a ouvert à la magie de votre odorat. La semaine prochaine dans « Sentir pour Ressentir – deuxième partie » toute notre attention sera mise sur le ressenti à l’odeur. C’est un rendez-vous.
Au plaisir,
Sylvie-Anne
Si ce texte vous a interpelé, ou vous désirez partager votre expérience suite à cette expérience de mise en place de cette semaine, laissez-moi un commentaire et je vous lirai avec bonheur!
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À très bientôt !
Sylvie-Anne